** Poèmes - Antonio Arana Soto

ÊTRE MOINE AUJOURD’HUI

COLLIER DE LUCIOLES : PUZZLE HOMMAGE

En solitude

mais pas solitaire

avec confiance              

 -vague et océan-                           

il va là où il ne sait pas       

  -eau-       

par là où il  ne sait pas,

 où il ne connaît pas

-nuage-

par là où il ne connaît pas,

sans autre lumière et guide       

que celles qui en son cœur brûlent

-rien de secret, rien de spécial-.

Ses yeux n’ont pas changé         

Son regard a changé

-nuageau-.

Il se sait dans le chemin

Ingrédient de la vie

-piquant sucré salé acide amer -

de notre pot-au-feu quotidien

et sans rien à atteindre,

dans l’impossible évitement,

il trouve Bouddha au milieu des marmites.

Moine aujourd’hui ici et maintenant

vit la vie -parfois vague-  immergé,

les mains teintes  immergées  -parfois océan-

dans le sang du quotidien

-mer profonde : aucun mérite-

c’est là où il se trouve

et dans la nuit obscure,

l’aube n’est pas claire

au milieu de la nuit la véritable lumière,

avec confiance,

disciple il suit les traces du maître,

le sentier de lucioles dans la nuit,

Illumine ses illusions

et il découvre

que froid ou démentiel               

obsédé par les anges ou les démons

                            le poids du monde

est amour

amour qui fait tourner le soleil                

et les autres astres

et son hurlement pénétrant                                

le perce

et il s’en réjouit 

-son attention aiguisée  comme la plus fine lame-

et le sert

-son cœur aiguisé comme le plus noble cœur-

danse brûlante va-et-vient de la vie et du souffle,

esprit clair cœur ouvert   moyens habiles,

et il en souffre

-son épée aiguisée comme la plus fine lame-

pas plus

mais de manière plus efficace

et il va

là où ne pousse pas l’herbe

-zafu vide, poids d’une flamme dessus-

et à travers ses mains vides, pleines,    

passent les mondes

et les sables

et il joue au jeu de la vie:

un deux trois                       

et quatre cinq six

serrant dans ses bras Ryokan.

Sous cette pleine lune automnale de septembre

c’est beau de faire naufrage dans cette mer

c’est beau de faire naufrage

c’est beau

c’est

C’est n’être rien

Antonio Arana Soto

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