** Poèmes confinés

De Marc Hôgen Van der Maat
Kannon dojo - Bruxelles
mai 2020

 

accès    vers    le    temple    d’AntajiAccès vers le temple d’Antaji

 

 

 

P o è m e s   c o n f i n é s

d’un moine idiot

 

 

 

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Le dojo d'Antaiji

 

Le dojo est plein de vide

que nous, chacune et chacun à sa manière,

confiné chez soi,

sous les toits ou sous les feuillages,

remplissons de silence...


Comme nous aspirons à respirer

à nouveau la normalité de notre vie d’antan !

Ce sera enfin pour quand ?

Puissions-nous aussi aspirer à pratiquer

enfin sérieusement, à la vie et à la mort !

Ce sera enfin pour quand ?

Comme nous l’ont montré les Patriarches et

les Maîtres de la transmission, dont

les tombes recouvertes de mousses nous murmurent

doucement :                   Ce sera enfin pour quand  ?

 

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Cimetière où repose Maître Kobo Daishi

 

Sur son lit d’hôpital, un vieux moine

continue la pratique

du mieux qu’il peut, comme il le peut

Dans notre luxe d’un confinement dans

un corps-esprit encore en bonne santé,

suivons son exemple

Non pas pour nous, mais pour lui,

pour tous les malades et pour tous les êtres

dans tous les univers et de tous les temps

 

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La sangha aurait-elle été réduite à une irréalité virtuelle

par le masque indispensable du confinement ?

Oui, si je ne pratique pas effectivement tous les matins, seul,

chez moi, en communion avec mes sœurs et frères dans le Dharma,

quelque part, chez eux, seuls aussi, réellement.

Puisse le virus bénéfique de bodaïshin se répandre partout

et éclore dans tous les cœurs, à travers notre pratique solitaire, mais

solidaire avec la grande sangha de la souffrance humaine.

 

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Je suis bien trop stupide

Pour devenir Bouddha.

Mais je veux aider les autres

A passer sur l’autre rive.

 

Maître Dôgen

Mots-clés: NL30

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